Publié le 09/04/2024

Lutte contre le VIH dans les zones de transit : Une approche transfrontalière pour une continuité des soins

Le VIH reste un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale. Il a entraîné jusqu’ici 40,4 millions, et connaît une transmission continue dans tous les pays du monde ; dont certains signalent une tendance à la hausse des nouvelles infections alors qu’elles étaient auparavant en baisse.

A la fin de 2022, l’OMS estimait à 39,0 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dont plus des deux tiers (25,6 millions) dans la Région africaine. Des disparités géographiques sont notées dans la plupart des pays avec une plus forte concentration de l’épidémie dans les zones transfrontalières.

Au Sénégal, les régions frontalières ont des taux de prévalence les plus élevés du pays environ 2%. La situation est similaire en Gambie, où les régions frontalières telles que Farafenni, Essau, ont une prévalence du VIH/sida de 1,18 % et 0,78 % respectivement (NSS, 2020).

La spécificité des zones transfrontalières révèle une vulnérabilité particulière des populations au VIH, accrue par la mobilité, le flux important de personnes et certaines pratiques sexuelles à risque.

Pour apporter des éléments de réponses, FEVE IMPULSE a développé une approche transfrontalière pour une continuité des soins à travers un renforcement de l’offre de services de prévention, de traitement et de suivi contre le VIH dans les zones de transit.

Le Sénégal et la Gambie à travers FEVE IMPULSE

ENDA Santé et l’Ong Naso de la Gambie, membres du réseau FEVE IMPULSE, un projet régional, mis en œuvre dans 10 pays de l’Afrique de l’Ouest, ont coorganisé une mobilisation sociale, en partenariat avec les services sanitaires des 2 pays (district de Nioro, poste de santé de Médina Sabakh et l’hôpital de Farafenni pour faciliter l’accès aux soins de prévention et de traitement afin de lutter contre la transmission du VIH.

Grâce à cette collaboration, près de 150 personnes ont été dépistées au VIH. 47 femmes ont bénéficié d’une consultation gynécologique à bord de la clinique mobile, 14 d’entre elles ont eu des infections sexuellement transmissibles et ont été prises en charge. Alors que les cas positifs au VIH, ont été référés auprès des services appropriés pour l’annonce et la mise sous traitement.

C’est une excellente initiative qui complète les actions du district. Cela fait longtemps que nous n’organisons plus les stratégies avancées, faute de ressources. Cette situation entraîne des conséquences surtout dans la transmission du VIH. Ce genre d’activité est salutaire pour le district et aussi pour les populations. Je pense qu’il faut les multiplier et l’élargir dans les autres localités. 

Baba Ndoye, Assistant social au District sanitaire de Nioro.

Un besoin souligne Abdoulaye Ndiaye, membre de l’équipe Naso puisque «la discussion avec les bénéficiaires laissent voir des connaissances approximatifs sur les modes de contamination du VIH. D’où la nécessité de multiplier les actions de sensibilisation et de dépistage. Mamadou Sadji Laborantin, au district de Nioro.

Au paravent, la clinique mobile et ses équipes se sont arrêtées à Keur Katim Diama, un village situé dans la commune de Nioro l’un des plus grands districts du Sénégal pour une consultation gratuite. La distance entre les villages et les structures de santé et le prix assez élevé du transport (par exemple entre Keur Katim et le poste de santé de Médiba Sabakh 2500 à 3000 francs Cfa), ne facilitent pas l’accès aux soins.

Les bénéficiaires de l’activité ont salué l’initiative. Selon la Bajenu Gox (marraine du quartier), c’est la première fois que son village bénéficie d’une telle action. Le chef de village, venu se faire dépister, a formulé des prières pour nos équipes et a exprimé sa satisfaction. il a ainsi également plaidé pour des actions plus pérennes.

Une collaboration plus soutenue entre les structures de santé des 2 pays

Au-delà des activités ponctuelles, le projet FEVE IMPULSE appuie également les districts à travers la signature de convention. Un moyen pour faciliter la prise en charge des personnes vivant avec le VIH en bilan, ordonnance. Le projet encourage également la synergie et la collaboration des structures de prise en charge du VIH dans les zones transfrontalières pour améliorer le référencement et le contre référencement. Moustapha Mbaye, Infirmier Chef de Poste de Médina Sabakh, profitant de l’occasion, suggère au-delà de l’activité une collaboration plus soutenue entre les 2 structures sanitaires pour mieux prendre en charge de VIH dans les zones transfrontalières. Le côté gambien pense que ce sera une opportunité pour la réponse contre le VIH dans cette zone. A en croire le médecin chef de l’hôpital de Farafenni, il est nécessaire de mutualiser les forces au vu des besoins, de la spécificité de la zone et des défis énormes.

Partager
D’autres articles qui pourraient vous intéresser