Du 15 au 16 Novembre 2019, ENDA Santé a pris part à Montréal au dialogue mondiale avec les peuples autochtones et les communautés locales sur l’évaluation de l’IPBES sur les espèces exotiques envahissantes.
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémique (IPBES) est un organe intergouvernemental indépendant, créé par les États membres en 2012. Elle fournit aux décideurs politiques des évaluations objectives de l’état des connaissances sur la biodiversité, les écosystèmes et les avantages qu’ils procurent à la planète, les personnes, ainsi que les outils et les méthodes pour protéger et utiliser durablement ces atouts naturels vitaux. La mission de l’IPBES est de renforcer les bases de connaissances pour une meilleure politique scientifique, pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, le bien-être humain à long terme et le développement durable.
L’atelier avait pour objectifs de créer un espace de dialogue entre les auteurs d’évaluations et les peuples autochtones et les communautés locales, avec les objectifs suivants :
- élaborer des recommandations peuples autochtones et les communautés locales sur des sujets et des domaines d’action spécifiques pour l’évaluation ;
- Commencer à élaborer une série de questions clés sur les connaissances locales et indigènes, qui aideront à élaborer un récit pour l’évaluation et à diriger la collecte, l’analyse et la synthèse d’informations.
- Explorer comment allier l’expérience et la compréhension des espèces en relation avec les espèces envahissantes par le biais du programme des peuples autochtones et les communautés locales ;
- Explorer les stratégies de réponse, d’adaptation et de gestion des peuples autochtones et les communautés locales pour les espèces exotiques envahissantes ;
- Discuter de la manière dont l’évaluation des espèces exotiques envahissantes pourrait être utile aux peuples autochtones et les communautés locales ;
- Commencer à élaborer des études de cas présentant un intérêt pour l’évaluation ;
- Déterminer les experts clés qui peuvent contribuer à l’évaluation en tant qu’auteurs contributeurs ou participants à de futurs ateliers de dialogue et processus de révision ; et
- Identifier les ressources et les sources d’informations pouvant être incluses dans l’évaluation.
Ce dialogue entre peuples a été l’occasion de réfléchir sur l’avenir de la biodiversité, entre peuples et organisations travaillant au niveau communautaire.
Le cadre post-2020 devrait :
- Utiliser une approche basée sur les droits de l’homme
- Mettre en place une gouvernance équitable
- Être fondé sur des preuves (évaluation globale IPBES, Global Biodiversity Outlook et Local Biodiversity Outlook)
- Assurer la cohérence et la synergie au sein du système des Nations Unies
- Aligner sa structure sur les ODD
La vision 2050 de la convention étant « Humanité vivant en harmonie avec la Nature », le Dialogue a défini un certain nombre de résultats espérés :
- Réflexions sur un énoncé de mission pour 2030 : Tous ensemble avec les acteurs gouvernementaux, de l’économie et de la société, mobilisés pour la conservation, la restauration, l’utilisation durable et le partage des avantages découlant de l’utilisation de la biodiversité.
. Rétablir l’équilibre entre l’homme et la nature;
. Compréhension et appréciation es différentes valeurs que les peuples autochtones et les communautés locales peuvent avoir concernant la biodiversité.
. Reconnexion des personnes avec leur culture et la nature.
. Meilleure connaissance de l’environnement, qui s’intègre dans la vie quotidienne et influence leurs valeurs.
- Réflexions sur une déclaration de mission pour 2040
La perte de diversité biologique et culturelle est amorcée et corrigée, garantissant la santé et le bien-être de la nature et des hommes.
A cet effet, certaines thématiques ont été proposées :
I. Cadres internationaux/ Interface
II. Actions au niveau national
III. Conservation
IV. Utilisation durable
V. Connaissances et culture
VI. Protection des peuples autochtones, des communautés locales et de leur innovations et pratiques en matière de connaissances traditionnelles, notamment par l’application de lignes directrices et de normes et le renforcement de l’article 8J et de ses dispositions connexes
VII. Participation pleine et effective des peuples autochtones et des communautés locales
VIII. Accès et Partage des avantages ; financement et sauvegarde
IX. Définition des conditions favorables
X. Définition des indicateurs
Cette réunion du Groupe de travail sur l’article 8 (j) a eu à élaborer des propositions pour d’éventuels travaux futurs, ainsi que des arrangements institutionnels visant à éclairer l’élaboration d’un programme de travail en tant que partie du cadre de travail pour l’après 2020, afin de permettre une participation pleine et effective des peuples autochtones et des communautés locales aux travaux de la Convention. Entre autres, la 11e Réunion a:
- examiné un rapport basé sur les 6e rapports nationaux portant sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Objectif 18 de Aichi (savoirs traditionnels) et dans l’intégration des considérations du groupe de travail dans les travaux de la Convention ;
- traité des éléments visant à un rapprochement de la nature et de la culture pour l’après 2020 ; et examiné les nouvelles recommandations du Forum permanent des Nations Unies sur les questions des peuples autochtones relevant de la Convention.
Les pays membres ont à l’unanimité souligné que la participation pleine et effective des peuples autochtones et des communautés locales détenteurs de savoirs traditionnels est cruciale pour les travaux de la Convention et pour le développement du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 et mis en exergue les activités de formation et de renforcement des capacités pour soutenir les efforts de conservation des communautés locales et peuples indigènes.
L’analyse présentée sur les rapports nationaux sur la mise en œuvre de l’Objectif 18 d’Aichi souligne qu’il s’agit d’un objectif porteur qui contribue à d’autres objectifs.
Elle a mis l’accent sur les types d’actions présentés par les parties et souligné que, malgré le nombre d’actions mentionnées dans les rapports nationaux, il existe peu d’informations permettant d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre. Elle a également mis l’accent sur le fait que très peu de rapports nationaux se concentrent sur les indicateurs adoptés tels que le régime foncier, les professions traditionnelles et les langues autochtones et locales.
Les parties ont salué le travail inter-institutions entre le Secrétariat de la CDB, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et d’autres organismes compétents visant à renforcer le lien entre la nature et la culture. Pour finir, les délégués ont approuvé les recommandations finales sur :
o Un nouveau programme de travail et de nouveaux arrangements institutionnels sur l’Article 8 (j);
o Les éléments de l’intégration de la nature et de la culture dans le cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020 ;
o Les recommandations de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (IPNUQA) ; et le dialogue approfondi sur les domaines thématiques.