Conscient de l’ampleur du VIH, le Sénégal a consenti à d’énormes efforts avec l’appui de ses partenaires au développement pour éviter le passage d’une épidémie de type concentrée vers une autre de type généralisée. En effet, la prévalence du VIH est faible dans la population générale (0,5% selon le rapport de l’ONUSIDA en 2016), mais est très élevée chez les populations clés. Ainsi, le plan de rattrapage du Sénégal a été lancé en janvier 2018 dans le but de faire passer les 69-57-19 aux 90-90-90 d’ici 2020.
Par ailleurs, les contraintes socioculturelles, juridiques et religieuses persistantes représentent des freins aux efforts de lutte contre la stigmatisation et la discrimination des populations clés, et limitent leur accès aux services de prévention et de prise en charge globale.
La marginalisation des populations vulnérables au Sénégal conduit à une stigmatisation envers ces populations. Par conséquent, elles peuvent aussi souffrir d’auto-stigmatisation, qui est une forme de stigmatisation définie par le fait que ces groupes vulnérables développent des sentiments de dépréciation vis-à-vis de leur propre personne. Du fait de leurs retombées psychosociales néfastes, toutes les formes de stigmatisation entraînent la peur et la réticence au VIH, ce qui constitue une barrière à l’accès et à l’adhésion aux traitements et motive le non-respect des consignes de prévention.
L’appropriation des interventions par les populations concernées est un aspect déterminant à son succès et l’atteinte des objectifs stratégiques, notamment celle des 3-90 élaborés dans le cadre de la lutte contre le VIH. Cela est encouragé à travers une meilleure implication des leaders des populations clés dans le rôle qu’ils doivent jouer dans la lutte contre le VIH.
Par conséquent, dans le cadre du continuum de services déroulés par ENDA Santé, le volet renforcement des capacités est assuré par l’organisation de formations visant à renforcer les connaissances des bénéficiaires des programmes.
Dans ce contexte et dans le cadre de la mise en œuvre du programme du Fonds Mondial avec l’ANCS, ENDA Santé a tenu un atelier d’orientation pour l’élaboration d’un module de formation sur la santé sexuelle, les soins spécifiques et droits humains au profit des populations clés.
Cet atelier, tenu le 11 mars 2019 à Dakar, a vu la présence de 15 acteurs communautaires des régions de Dakar et Thiès. Il visait à recueillir les besoins des populations clés dans le but d’élaborer pour eux un outil pédagogique adapté aux besoins en santé sexuelle et en Droits humains.