Publié le 18/07/2024

Un engagement communautaire pour promouvoir la SRMNIA dans les districts de Yeumbeul, Keur Massar et Guédiawaye

Les jeunes ont des besoins de santé spécifiques liés à leur développement physique, émotionnel et social qui ne sont pas souvent pris en compte dans l’offre de soins. Il s’y ajoute qu’au Sénégal, les adolescents et les jeunes font face à d’énormes défis : les grossesses précoces, les mariages d’enfants, les mutilations génitales féminines, les IST/VIH et les violences basées sur le genre.

Dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, des progrès significatifs ont été réalisés, grâce à des interventions efficaces. Selon l’Enquête démographique de santé (EDS) 2023, il a été noté une baisse du taux mortalité chez les enfants âgés de moins de cinq ans qui est passé de 121 à 40 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2005 et 2023. Une baisse du taux de mortalité infantile passant de 61 à 31 décès pour 1000 naissances vivantes. Une diminution également du taux de mortalité néonatal (enfant âgé de moins de 28 jours) qui est passé de 35 pour 1000 naissances vivantes à 23 décès sur la même période.

Malgré ces avancées notables, le Sénégal n’a pas encore atteint le niveau de performance souhaité. Les pesanteurs sociales et culturelles, l’adoption de pratiques néfastes, la non satisfaction des besoins spécifiques en termes de SR surtout chez les adolescents, le manque d’information sur ces questions constituent les obstacles majeurs à la SRMINIA.

Il est essentiel de promouvoir des comportements sains pour le couple mère-enfant, pendant l’adolescence et de prendre des mesures pour mieux protéger les jeunes contre les risques sanitaires afin de prévenir les problèmes de santé à l’âge adulte et d’assurer leur capacité à se développer et à prospérer.

Pour faire face à ces multiples défis, l’USAID/Sénégal dans le cadre de son programme d’investissement, a financé le projet Santé Urbaine (UH), mis en œuvre par un consortium dirigé par PATH et d’autres partenaires dont OpenDev, AcDev, ASPS (Alliance du Secteur privé de la santé du Sénégal) et ENDA Santé.

Ce projet vise à soutenir les principales parties prenantes afin de repenser l’écosystème de la santé urbaine et d’améliorer l’état de santé en :

– renforçant les systèmes locaux de santé urbaine ;

– améliorant l’accès aux services de santé et leur qualité ;

– engageant le secteur privé, les partenariats locaux et les communautés à identifier les besoins et à développer et mettre en œuvre des solutions innovantes.

Les districts de Yeumbeul, Keur Massar et de Guédiawaye, sont les cibles de cette action pilote. Ils, se situent dans des quartiers populaires où les infrastructures et l’accès aux services de santé sont inadéquats, ce qui se traduit par des environnements de vie insalubres et des indicateurs de santé faibles.

Principaux faits

  • accès difficiles aux services de santé ;
  • environnements urbains surpeuplés, insalubres ;
  • adhésion timide des familles les plus nécessiteuses auprès des mutuelles de santé ;
  • services de santé destinés aux adolescents et aux jeunes, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive (SRH) inadéquats ;
  • résultats sanitaires insuffisants (vaccination);
  • assainissement de base limité (eau potable, toilettes, égouts, gestion des déchets,
  • vulnérabilités au changement climatique et menaces sanitaires émergentes ;

L’action de ENDA Santé dans les districts de Yeumbeul, Keur Massar et Guédiawaye

ENDA Santé, membre du consortium, a lancé des actions de promotion de la santé maternelle, néonatale, infantile et des adolescents (SRMNIA) à Guédiawaye, Yeumbeul et Keur Massar. Ces actions s’alignent sur les orientations stratégiques du Sénégal en matière d’éducation à la santé pour les mères, les enfants et les adolescents. Les objectifs de ces interventions visent à accroître l’engagement et la participation des communautés pour une meilleure prise en charge de leur santé.

L’ONG soutient les jeunes leaders en collaboration avec des acteurs locaux (marraines de quartier, leaders religieux, chefs coutumiers) et les 3 districts concernés. Ils organisent des sessions de dialogues et des campagnes sur les réseaux sociaux, ciblant les femmes, les époux, les belles-mères, les adolescents pour aborder des sujets liés à la : santé reproductive des adolescents, grossesses précoces, mariages d’enfants, mutilations génitales féminines et aux violences basées sur le genre, l’hygiène…

Ces actions sont menées pour sensibiliser et impliquer la communauté, en mettant un accent particulier sur les adolescents, les jeunes, les femmes et les maris, afin d’encourager un changement de comportement qui favorise la santé de la mère, de l’enfant, de l’adolescent et du jeune. Une des sessions de dialogue à Yeumbeul a mis l’accent sur l’implication des hommes dans la promotion de la SRMNIA. Au Sénégal on a souvent une idée erronée, pensant que la SRMNIA ne concerne que les femmes. Pourtant, ces hommes, compte tenu de leur statut social, prennent parfois des décisions préjudiciables pour la santé des femmes et des enfants. Ce dialogue leur a permis de mieux comprendre la SRMNIA et le rôle qu’ils peuvent jouer au sein de la communauté pour soutenir les femmes dans la prise en charge de la santé de la famille, y compris des adolescents et des jeunes.

Un engagement des hommes sur la SRMNIA est nécessaire

Nous avons beaucoup appris. Traditionnellement, les hommes se concentrent sur leurs affaires et laissent aux femmes le soin de s’occuper d’elles-mêmes et des enfants. Cependant, grâce à nos discussions, j’ai réalisé l’importance du soutien mutuel dans l’amélioration de la santé de la famille, en promouvant de bonnes pratiques pour les mères, les enfants et les adolescents.

Les femmes jouent un rôle clé dans la promotion de la santé, y compris la SRMINIA, selon un chef coutumier qui souligne l’importance de l’engagement des hommes pour accompagner les femmes aux CPN, CPoN et soutenir la santé des enfants, des adolescents et des jeunes.

La santé au sein de la famille n’est pas spécifiquement réservée à un genre particulier. Hommes et femmes doivent assumer leurs responsabilités et contribuer efficacement au bien-être de la communauté. 

Quant aux campagnes sur les réseaux sociaux, elle visent le changement de comportement en fournissant des informations utiles sur la santé reproductive et sur les VBG. Selon une sage-femme du Centre de santé communautaire Eva Marie Coll Seck de Yeumbeul, le viol est la forme de violence la plus répandue dans le département de Keur Massar. Beaucoup de jeunes en sont victimes et souvent, elles n’ont pas une oreille attentive pour en parler. Elle encourage les parents à écouter leurs filles, soulignant que les agresseurs sont souvent des membres de la famille, ce qui traumatise davantage les victimes contraintes de vivre avec eux. Les parents sont encouragés à dénoncer et à ne pas protéger les coupable.

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