La santé numérique est de plus en plus considérée comme essentiel pour faciliter l’accès aux services de santé et améliorer la qualité des soins. La coalition Transform Health Sénégal a l’ambition en partenariat avec toutes les parties prenantes d’accompagner l’Etat du Sénégal dans son processus de digitalisation des soins de santé.
La semaine numérique de la santé, célébrée du 6 au 12 novembre 2023 a été une opportunité pour la coalition Transform Health Sénégal d’amplifier ses actions en organisant une série d’activités : un panel sur les principes de gouvernance des données de santé, une journée d’échange et de partage d’expériences de la campagne « mes données, notre santé » et une randonnée pédestre sur le thème : en marche pour la digitalisation du système de santé.
Ces activités se sont déroulées les 8, 10, et 12 novembre 2023 à Dakar, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale à travers la CSSDOS, chargée de coordonner le processus de digitalisation du système de santé au Sénégal.
Les organisations membres de la coalition Transform Health, du secteur privé mais aussi des sectoriels tels que le Ministère de la Femme et de la Famille à travers la Direction de la Famille et des Couches Vulnérables ainsi que l’Association de Femmes Médecins du Sénégal qui a intégré récemment la coalition nationale du Sénégal ont aussi pris part au panel sur le thème « principes de gouvernance des données de santé ».
Échanges sur les principes de gouvernance des données de santé
Les échanges ont permis aux participants de connaitre et de comprendre les différentes initiatives et la démarche de l’État en matière de digitalisation du système de santé. Mais aussi l’état des lieux et les perspectives de la gouvernance des données de santé. Rappelant la loi 2008 portant sur la protection des données personnelles, Mohamed Diop, chargé des affaires juridiques à la Commission de Protection des Données Personnelles a précisé ceci :
Dans cette loi, une catégorisation des données est faite, sous le terme « données sensibles », dans laquelle figurent les données de santé, une clause y permet la collecte de ces données.
Mohamed Diop, Chargé des affaires juridiques à la CDP
Notons aussi que le Sénégal s’est doté récemment d’une stratégie nationale sur la gouvernance des données. Dans le cadre de cette stratégie un axe important fixe les usages qui existent en matière de données, un certain nombre d’orientations stratégiques sont posées.
Par contre sur les aspects de la réglementation de l’infrastructure, de l’hébergement, et l’intervention des professionnels de santé, il y a un vide. Un vide que la loi en cours d’adoption va certainement combler.
On espère faire adopter la loi sous peu
Siny Fall, ingénieure informaticienne à la CSSDOS, espère une adoption de cette loi sous peu. Elle a salué d’ailleurs la collaboration entre la CSSDOS et la CDP et même les autres services du ministère de la santé et de l’action sociale dans l’élaboration de la loi.
L’intérêt est de pouvoir travailler à rendre légale les solutions informatiques pour gérer les données de santé, que ce soit dans le secteur privé ou public.
Au cours des débat, de nombreuses questions juridiques en matière de gouvernance des données de santé, ont été soulevées : quelle nomenclature utiliser ? qui a accès aux données ? qui est propriétaire ? etc…
Mais de l’avis de Mohamed Diop, seule la pourrait répondre à ces questions. Elle permettrait également d’encadrer la santé numérique à travers une gouvernance des données de santé basée sur la sécurité, la confiance, l’équité et la qualité.
Toujours dans le cadre de cette loi, Mohamed Diop, chargé des Affaires Juridiques à la Commission de Protection des Données Personnelles a plaidé pour la mise en place d’un système d’entrepôt des données de santé, qui soit disponible et partageable dans l’intérêt de la santé publique. Ce système essentiel permettrait au secteur de l’assurance maladie d’harmoniser les initiatives avec l’Agence de la couverture maladie universelle.