Publié le 30/05/2022

Mettre fin à la précarité menstruelle

La journée mondiale de l’hygiène menstruelle s’est tenue ce 28 mai 2022. Partout dans le monde, des manifestations et des évènements ont été organisés pour informer sensibiliser sur le thème des règles et pour trouver des solutions aux problèmes des femmes et filles.

ENDA Santé avec ses partenaires, soutient ces initiatives et apporte sa contribution à travers le projet Santé reproductive des adolescent.e.s et jeunes (SANSAS) dont elle assure le volet offre de services et renforcement de capacités des acteurs communautaires.

A l’échelle nationale, des avancées sont notées pour lever les tabous. Plusieurs initiatives sont mises en œuvre mais, malgré les efforts consentis, la menstruation reste un sujet peu abordé dans la sphère familiale et scolaire. Et lorsque cette thématique est abordée en milieu scolaire, elle est inadaptée, incomplète et se limite aux aspects biologiques.

La seule chose que j’ai appris à propos des règles, c’est que dès qu’une fille les voit, elle devient une femme, et est prête pour le mariage.

Ce témoigne renseigne sur le faible niveau de connaissance des règles, surtout chez les adolescents et jeunes filles. Elle montre aussi la croyance selon laquelle l’apparition des règles chez la fille signifie qu’elle est en capacité de tomber enceinte.

Pour d’autres l’arrivée des règles est synonyme de réclusion. Elles se cloitrent chez elles. Non pas qu’elles n’ont pas envie de sortir hors du cadre familial – au marché, à l’école, dans les usines, et autres lieux publics -mais c’est parce qu’elles ne disposent pas d’infrastructures sanitaires adaptées pour se laver et faire leur toilette intime.

1400 Kits d’hygiènes distribués par ENDA Santé à Sédhiou

La gestion de l’hygiène menstruelle est donc une véritable problématique qui touche presque toutes les femmes et les filles. Toutes les femmes ont pu être confronter, à un moment  à la précarité menstruelle qui peut apparaître sous divers formes : Le manque d’information, l’absence d’installations sanitaires adaptées dans les espaces publics, les croyances traditionnelles nocives associés aux règles et la difficulté à accéder aux matériel de protection hygiénique de qualité.

C’est pourquoi, la communauté internationale organise chaque année une journée consacrée à la gestion de l’hygiène menstruelle. L’objectif est de discuter de ces problématiques, de raconter les difficultés des filles et des femmes, de faire le plaidoyer afin de lever les tabous et de trouver des réponses.

ENDA Santé inscrit son action dans ce sens. A Mbour et Sédhiou, à travers 20 communes rurales et urbaines, des interventions sont régulièrement menées. Avec ses partenaires de mise en œuvre, l’ONG ENDA Santé participe à l’éducation des filles sur la thématique de la gestion de l’hygiène menstruelle et offre des kits hygiéniques aux jeunes filles, aux adolescentes et en particulier aux filles vulnérables.

Plus de 1400 kits d’hygiènes ont été distribués par ENDA Sante dans le cadre du projet SANSAS dans la région de Sédhiou dont les adolescentes et jeunes filles en sont les bénéficiaires directes.

Sur la gestion de l’hygiène menstruelle, ENDA Santé à travers ses interventions, en collaboration avec les sage-femmes des districts concernés expliquent aux bénéficiaires l’offre avec les différents paquets de services proposés. Toutefois, elle accorde une importance particulière à l’utilisation du matériel hygiène adéquat. Cette communication se fait souvent durant les séances de causerie ou durant le counseling avec la cible à travers les sorties cliniques.

Nous avons été reçus par le projet SANSAS dans le cadre des activités de consultation et d’offre de kits d’hygiènes au niveau du Centre Conseil pour adolescents (CCA). Auparavant, les jeunes filles utilisaient des morceaux de tissus durant leurs menstrues par manque de moyens financiers et ceci peut être source d’infection. Aujourd’hui, nous avons reçu des serviettes hygiéniques gratuitement et les sages femmes nous ont clairement expliqués comment les utiliser durant nos menstrues et nous lançons un plaidoyer pour la continuité de ces activités.

Mame Diarra Sambou, jeune fille leaders du Centre conseil pour adolescents de Sédhiou. 

Notre établissement est constitué de 95% de jeunes fille, donc de telles interventions sont à saluer car les jeunes filles ont tendance à s’absenter pour la plupart durant leurs menstrues ou de sortir de la salle en plein cours par manque de serviettes hygiéniques et qui dit Sédhiou, fait allusion au seuil de pauvreté. Donc nous lançons un appel afin que de telles interventions soient pérennes.

Mme Diatta, institutrice et coordinatrice de la cellule genre au niveau du centre de formation professionnel de Sédhiou.
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