Le monde est en train de connaître l’une des plus grandes pandémies du siècle. Le coronavirus s’est très rapidement propagé à l’ensemble des pays du globe à cause de sa transmission silencieuse et sournoise, qui la rend particulièrement contagieuse.
Aujourd’hui, en l’absence de solutions thérapeutiques avérées, la sensibilisation autour des facteurs de risques et l’adoption des mesures barrières à titre individuel et collectif peut aider à la réduction de la propagation de la pandémie.
Dans ce contexte, les pays africains dont les systèmes de santé manquent énormément de ressources, se devraient d’anticiper, d’innover et d’envisager des solutions mieux adaptées à leur situation par l’exploitation des opportunités locales qui sont à leur portée.
L’Afrique doit preuve d’imagination, d’agressivité, de rigueur et de responsabilité, car le faible pouvoir d’achat de ses populations et le coût élevé des prestations de santé, doivent susciter l’intensification des recherches sur les plantes médicinales réputées et dont les vertus thérapeutiques ont été démontrées.
La Médecine Traditionnelle constitue, à travers le monde, un pan important et souvent sous-estimé des soins de santé, même s’il est vérifié qu’elle participe à la réalisation de l’accès universelle aux soins. En effet, l’OMS rapporte que près de 80% des populations fréquentent en premier recours les Praticiens de la Médecine Traditionnelle (PMT).
Toutefois, l’implication des PMT dans les processus de changement de comportement reste encore faible malgré le potentiel fort que représentent leurs associations. Dans cette situation, un changement de paradigme parait nécessaire pour développer une collaboration étroite entre le système traditionnel et le système moderne de prise en charge de la maladie à coronavirus. Il s’agira de les impliquer dans la lutte et mieux les outiller pour la détection et l’alerte précoce des patients présentant des signes de la maladie.
Il ne fait aucun doute que les résultats de la Recherche-Développement et l’Innovation sur les plantes médicinales, prédisposent notre continent à résoudre les problèmes sanitaires des populations en ayant recours à des solutions thérapeutiques locales. De même, il faudra lever les contraintes dans le domaine de la propriété intellectuelle et de la biodiversité, l’accès aux ressources et le partage des avantages (APA) ainsi que le renforcement de capacités des PMT.
Au Sénégal, les autorités sanitaires privilégient et encouragent la riposte communautaire en mettant ce domaine d’intervention au cœur de la lutte. En effet, l’évolution rapide de la pandémie au niveau communautaire exige une grande efficacité dans les communications qui insistent sur l’aspect préventif et promotionnel des gestes barrières pour aider à la réduction de l’infection et de la propagation de la pandémie.
A ce niveau, les praticiens de la médecine traditionnelle peuvent apporter une contribution substantielle dans l’information, la sensibilisation et la communication des communautés.
C’est dans cette perspective que l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée (ANRSA), dans le cadre de sa mission de valorisation des résultats de recherches scientifiques et des savoirs endogènes, en relation avec ENDA Santé et en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’Action sociale et la Fédération Sénégalaise des Praticiens de la Médecine Traditionnelle (FSPMT), organise en Juillet 2020 des ateliers régionaux d‘implication des PMT dans la riposte communautaire du Coronavirus. Cette rencontre sera également l’occasion de les sensibiliser sur l’accès aux ressources et partage des avantages et l’absence de cadre juridique.