Publié le 07/08/2019

L’OMS recommande le dolutégravir comme option thérapeutique à privilégier contre le VIH dans toutes les populations

Sur la base de nouvelles données probantes sur les avantages et les risques, l’Organisation mondiale de la Santé recommande d’utiliser de préférence le dolutégravir (DTG) comme traitement contre le VIH de première et de deuxième intention pour toutes les populations, y compris les femmes enceintes et celles en âge de procréer.   

Des études initiales avaient mis en évidence un lien possible entre le DTG et des malformations du tube neural (anomalies congénitales du cerveau et de la moelle épinière qui causent des affections comme le spina bifida) chez des nourrissons nés de mères qui prenaient ce médicament au moment de la conception. Ce problème potentiel d’innocuité a été rapporté en mai 2018 dans le cadre d’une étude menée au Botswana qui a révélé 4 cas de malformations du tube neural sur 426 femmes qui sont tombées enceintes pendant un traitement par le DTG. Sur la base de ces résultats préliminaires, de nombreux pays ont conseillé aux femmes enceintes et aux femmes en âge de procréer de prendre de l’éfavirenz (EFV) plutôt que du DTG.  

De nouvelles données issues de deux vastes essais cliniques comparant l’efficacité et l’innocuité du DTG et de l’EFV en Afrique ont maintenant étoffé la base de données probantes. Les risques de malformations du tube neural sont significativement moindres que ce que les études initiales ont pu suggérer.      

Le groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices a également examiné des modèles mathématiques des avantages et des inconvénients associés aux deux médicaments, les valeurs et les préférences des personnes vivant avec le VIH, ainsi que des facteurs liés à la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH dans différents pays et au coût.  

Le DTG est un médicament plus efficace, plus facile à prendre et qui engendre moins d’effets secondaires que les autres médicaments actuellement utilisés. Il présente également une barrière génétique élevée au développement d’une pharmacorésistance, ce qui est important étant donné que la résistance aux traitements à base d’EFV et de névirapine tend à augmenter. En 2019, 12 des 18 pays inclus dans une enquête menée par l’OMS ont signalé des niveaux de pharmacorésistance avant traitement dépassant le seuil recommandé de 10%.  

Toutes les constatations ci-dessus ont conduit à la décision de mettre à jour les lignes directrices de 2019.   En 2019, 82 pays à revenu faible et intermédiaire ont indiqué avoir amorcé une transition vers des schémas thérapeutiques à base de DTG contre le VIH. Ces nouvelles recommandations mises à jour visent à aider davantage de pays à améliorer leurs politiques de lutte contre le VIH.  

Comme pour tout médicament, un choix avisé est important. Chaque décision thérapeutique doit être fondée sur une discussion éclairée avec le prestataire de soins afin d’évaluer les avantages et les risques potentiels.  

L’OMS souligne également l’importance de fournir des informations et des options pour aider les femmes à faire un choix éclairé. À cette fin, l’OMS a réuni un groupe consultatif de femmes vivant avec le VIH issues de divers milieux pour recueillir leurs avis sur des questions d’ordre politique relatives à leur santé, y compris la santé sexuelle et reproductive. L’OMS souligne la nécessité de surveiller continuellement le risque de malformations du tube neural associées au DTG.  

Source: OMS

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