Publié le 22/03/2024

Le changement climatique impacte négativement la santé des populations

Le changement climatique est devenu une préoccupation majeure et un défi sanitaire mondiale. L’Afrique contribue faiblement aux émissions de gaz à effet de serre, cependant le continent subit d’importantes pertes et dommages dans des secteurs clés de développement en raison de la perte de biodiversité, des pénuries d’eau, de la diminution de la production alimentaire, du ralentissement de la croissance économique, impactant sur la santé des populations les plus exposées autant de conséquences du changement climatique.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’avec le changement climatique, le nombre d’enfants souffrant de retards de croissance devrait passer à 10 millions en 2050.

En Afrique, le renchérissement des denrées alimentaires lié au changement climatique pourrait atteindre 12 % en 2030 et jusqu’à 70 % en 2080 — ce qui porterait un coup brutal aux pays où la nourriture représente plus de 60 % des dépenses des ménages les plus démunis. 

Le Sénégal n’est pas épargné et les manifestations les visibles des changements climatiques sont observées à travers les pluviométries en baisse, la désertification, la dégradation des terres arables, les inondations, les vents de sable et de poussière mais aussi l’avancée de la mer, l’érosion côtière. Ces phénomènes impactent réellement sur la santé des populations au Sénégal.

Nous nous sommes rendus dans le Fouta, une région située au nord-est du Sénégal, le long du fleuve Sénégal, près de la frontière de la Mauritanie. A cause de la rareté des pluies et de la désertification, les sols se sont considérablement appauvries. Nous avons pu constater des étendus de terre sans végétation, sans faune encore moins des ressources en eau ; une situation de plus en plus constatée ces dix dernières années. Pourtant, cette région aride du pays est peuplée d’habitants vivant principalement de  l’agriculture, l’élevage et de la pêche.

Les sécheresses à répétition et la désertification ont rendu extrêmement difficiles les conditions de vie de ces populations obligées de parcourir des kilomètres pour nourrir leur bétail. D’autres habitués à la culture du mil, sorgho tentent d’autres types de cultures plus énergivores et ploient sous le poids des dettes.

La baisse des captures de la pêche est de plus en plus impressionnantes et l’avenir des communautés installées tout le long du fleuve Sénégal et dont le destin est lié à la pêche devient de plus en plus incertain.  Cette situation impacte négativement sur les apports en protéines et des revenus substantiels des pêcheurs. Matam étant parmi les zones où la malnutrition sévit le plus au Sénégal.

Des vents de poussière plus fréquents, une canicule plus longue et dure

Notons également les vents de sable et les pics de chaleur plus longs et plus durs.

Nous ne comptons plus les vents de poussière tellement ils sont devenus notre quotidien. Sans compter les épisodes de canicule  plus longue et plus dure entre les mois d’avril et juin. Le ressentis de la chaleur est de 50, voire 60°. Nous n’avons jamais connu cette chaleur. Les enfants et les vielles personnes sont obligés de quitter la région pour aller dans la capitale, pour échapper à cette canicule. C’est extrêmement préoccupant. Si ça continue, d’ici à 50 ans, est-ce qu’il sera possible de vivre sur cette région.

Mame Moussa Cissé, secrétaire général du Conseil départemental de Kanel dans la région de Matam.

Il faut agir et maintenant. A Kanel, le Conseil départemental avec l’appui du gouvernement a adopté des stratégies d’adaptation en initiant de petits projets locaux. Il s’agit de la Maison des énergies alternatives. Un grand centre abritant de nombreuses activités agriculture, maraîchage, élevage, pisciculture… une façon de développer des activités alternatives pour permettre aux habitants de se réinventer en explorant des solutions adaptées. Mais ces solutions ont montré leur limites. Le centre est présentement à l’arrêt faute de moyens.

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