Publié le 24/03/2025

Journée mondiale de lutte contre la tuberculose : Malgré les efforts, des actions urgentes pour renforcer la réponse en matière de détection des cas dans les grandes villes sont nécessaires

La tuberculose reste l’une des maladies infectieuses qui entraînent le plus de décès dans le monde. Chaque jour, près de 3425 personnes meurent de la tuberculose et près de 30 000 personnes tombent malades à cause de cette maladie que l’on peut prévenir et guérir. On estime que les efforts déployés à l’échelle mondiale pour lutter contre la tuberculose ont permis de sauver 79 millions de vies depuis 2000.

 L’Afrique a enregistré la plus forte baisse mondiale des décès dus à la tuberculose (TB) depuis 2015. Les décès dus à la tuberculose ont diminué de 42 % entre 2015 et 2023, tandis que les cas ont diminué de 24 % au cours de la même période, selon le rapport mondial sur la tuberculose 2024 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Ces baisses sont principalement dues aux efforts accrus déployés par les pays pour renforcer la détection des cas et la fourniture de traitements, évitant ainsi des décès. Environ 1,9 million de cas ont été détectés en 2023, contre 1,4 million en 2020. Au cours de la même période, la couverture thérapeutique est passée de 55 % à 74 % en Afrique.

En revanche au Sénégal, la tuberculose nécessite une surveillance accrue. Le pays ne dispose pas de données sur la prévalence de la tuberculose, Cependant l’OMS estime l’incidence de la tuberculose à 113 cas pour 100 mille personnes soit 19 643 nouveaux cas et rechutes en 2021. Sur les 19 643 cas incidents attendus, le Programme National de lutte contre la Tuberculose a notifié 13 370 cas (taux de couverture de traitement à 70%), soit 6 772 cas manquants (Un tiers des cas manquants).

Le Sénégal s’est engagé à atteindre les résultats de l’ambitieux programme mondial de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. Pour répondre favorablement à ce rendez-vous, il est nécessaire pour le pays de lever les obstacles spécifiques liés à la recherche de personnes atteintes de tuberculose (les cas manquant à l’appel) à différent moment de la cascade de soins qui continuent de freiner la riposte.

Le thème de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose de cette année, placée sous le thème « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : s’engager, investir, agir » appelle à une action urgente pour renforcer la réponse en matière de détection précoce, de diagnostic, de traitement préventif et de soins de qualité contre la tuberculose. Cette journée rappelle l’ampleur des efforts à fournir pour  la sensibilisation sur cette maladie et ses conséquences sanitaires et socio-économiques. C’est également une occasion pour communiquer sur les défis et efforts entrepris pour prévenir, traiter et maintenir les patients dans les soins jusqu’à la guérison. 

La riposte fait face à la recrudescence des cas de tuberculose constatée dans les grandes villes à forte concentration humaine. La région de Dakar polarise 40,14 % des malades (5367 nouveaux cas et rechutes) avec un taux de notification de 136 pour 100 000 habitants. Elle est suivie des régions de Ziguinchor (101 pour 100 000 habitants), de Thiès (96 pour 100 000 habitants), de Diourbel (79 pour 100 000 habitants), de Saint Louis (56 pour 100 000 habitants) et de Kaolack (47 pour 100 000 habitants).

Le Programme national de lutte contre la tuberculose dont l’objectif est de réduire la morbidité, la mortalité et la transmission de la tuberculose, a mis en place des stratégies recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit d’adopter une volonté politique et économique qui permet de combattre la tuberculose, de créer un réseau performant de microscopie avec un contrôle de qualité ; de mettre en place un système d’approvisionnement régulier en médicaments anti-tuberculeux, ainsi que du matériel de laboratoire etc.

Action de ENDA Santé dans la lutte contre la tuberculose


ENDA Santé aligne ses actions sur celles du PNT, à travers son projet FEVE IMPULSE, coordonné par ENDA Santé et mis en œuvre dans 10 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte D’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger et Sénégal),  l’ONG travaille depuis des années en collaboration avec les acteurs communautaires et les districts sanitaires pour réduire la transmission communautaire de la tuberculose. Des actions de sensibilisation sont menées, avec les acteurs communautaires à travers des VAD et des causeries. Les pairs éducateurs, principaux animateurs de ces activités, abordent la thématique de la tuberculose, son mode de transmission, ses signes, son traitement gratuit et accessible dans les structures de santé les plus proches. Ils insistent aussi sur l’importance du test notamment pour les tousseurs de plus de 15 jours.

Également, dans son axe renforcement des structures et du personnel de santé, ENDA Santé a signé des conventions de partenariat avec les structures de santé. Ceci pour les appuyer dans le dépistage, la prise en charge médicale des malades et en particulier le suivi des PVVIH coinfectées par la tuberculose.

La tuberculose représente également un lourd fardeau économique. Pour près de 68 % des ménages africains touchés par la maladie, le coût du traitement est catastrophique. De nombreuses familles sont confrontées à des frais médicaux élevés, à une perte de revenus et à une protection sociale inadéquate, ce qui entrave l’observance du traitement et un rétablissement complet.

Au Sénégal, la prise en charge de la tuberculose est intégrée dans les activités de soins de santé primaire. Les médicaments sont gratuits et disponibles dans toutes les structures sanitaires.

Pour prévenir la tuberculose, il est d’abord essentiel d’améliorer les habitats -habiter dans un espace propre et aérien-, respecter les mesures d’hygiène, avoir d’une bonne alimentation. La tuberculose est une maladie se guérit mais à condition d’observer un traitement et de faire un suivi régulier.

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