Publié le 11/06/2024

Accueil Intégration et Rétention dans la Cohorte : une approche visant à renforcer la socialisation des PVVIH

Un groupe d’hommes, de femmes d’âge varié, incluant des personnes plus jeunes et plus âgées, partage un même statut sérologique : ils vivent tous avec le VIH/Sida. Ils participent à une activité nommée Accueil Intégration et Rétention dans la Cohorte, (AIRC) menée dans le cadre du programme régional FEVE IMPULSE, déployé dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest – Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Niger et Sénégal avec le soutien du Luxembourg.

Au Sénégal, le VIH reste un sujet tabou. Des personnes vivant avec le VIH se cachent pour obtenir des soins, ce qui entrave l’accès aux traitements, accroît la vulnérabilité des PVVIH et conduit à une augmentation du nombre des perdus de vue.

Pour alléger ce fardeau et aider les PVVIH à vivre positivement leur statut, le projet FEVE IMPULSE organise des séances d’Accueil Intégration et Rétention dans la Cohorte. Ces activités psychosociales offrent aux PVVIH l’occasion de se rencontrer, d’échanger avec leurs pairs, de partager leurs expériences et de se soutenir mutuellement. C’est également un moment pour accueillir les nouvelles personnes infectées, pour discuter avec les perdus de vue retrouvés, les motiver à rester dans la cohorte et leur expliquer l’importance de suivre le traitement et de respecter les rendez-vous avec leur médecin traitant.

Au début, je refusais de répondre aux appels de l’équipe médicale. Elle a insisté, appelant plus de 10 fois pour me faire accepter mon statut et commencer le traitement. Cependant, après un certain temps, ma santé a commencé à se fragiliser. Je me sentais mal. C’est grâce à ma participation aux activités psychosociales que j’ai réalisé l’importance de prendre soin de ma santé. Aujourd’hui, je vais bien, je suis mon traitement, mes deux femmes également, et tout le monde se porte bien. C’était un réveil pour moi. Je me suis rendu compte que ma santé était importante, non seulement pour moi, mais aussi pour mes proches. Désormais, je prends soin de moi et je suis reconnaissant envers l’équipe médicale qui n’a pas abandonné malgré mes refus initiaux.

PVVIH bénéficiaire des activités AIRC

Le partage d’expériences me remplit d’espoir pour l’avenir. J’ai également trouvé des réponses rassurantes à mes préoccupations concernant le VIH, le traitement et ma santé, ce qui m’a rendu plus confiant. Il est crucial de pérenniser cette activité et de l’étendre à d’autres régions.

Un jeune homme, nouvellement intégré au groupe

Joal est une zone vulnérable au VIH, aggravée par les activités liées à la pêche, à la transformation des produits halieutiques et à une forte mobilité. Mme Keita, dispensatrice de traitement antirétroviral au Centre de Santé de Joal, gère une file active de 188 personnes, dont 14 sont perdus de vue. Elle salue le dynamisme de son équipe.

Ce fut un long processus d’éducation individuelle qui a conduit aux résultats que vous voyez aujourd’hui. L’appui de ENDA Santé à travers le projet FEVE, qui finance ces activités, a grandement facilité le travail.

Mme Keita, dispensatrice ARV, au Centre de Santé de Joal

Le projet FEVE a signé des accords avec les districts sanitaires des zones d’intervention de Thiès, Dakar, Ziguinchor, Kaolack, Kédougou, Saint-Louis. Ces accords facilitent la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH (avec appui en médicaments, bilans, conseils nutritionnels et un ensemble d’activités dont les AIRC).

Le Dr Assane Wade, médecin responsable de la prise en charge, estime que ce partenariat est bénéfique pour le Centre et pour la riposte de manière générale. Il contribue à résoudre de nombreux problèmes, soulageant ainsi la plupart des personnes vivant avec le VIH, issues de milieux défavorisés, qui éprouvent des difficultés à assumer les dépenses liées aux bilans complémentaires nécessaires au traitement.

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